L’incontinence urinaire post-partum est un phénomène qui touche bien plus de femmes qu’on ne peut l’imaginer. C’est un problème qui est réel bien qu’on en parle très peu. En effet, les personnes touchées éprouvent généralement de la gêne à l’expliquer. L’objectif ici, est de lever le voile sur ce sujet en le décortiquant.

C’est quoi l’incontinence urinaire ?

L’incontinence urinaire est une perte involontaire d’urine. Il s’agit d’une pathologie qui touche le plus souvent les femmes. En effet, 3 fois sur 4, ce sont elles qui sont touchées. On estime que 10 à 25 % de la population féminine seraient touchées par l’incontinence urinaire. Cette estimation n’est pas très formelle et serait même en dessous de la réalité. À cause de la gêne sociale qu’occasionne ce mal, on estime que seulement une femme sur trois accepte de consulter pour ce problème. Les hommes sont également touchés par l’incontinence urinaire. Seulement, cela n’arrive que dans de rares cas. En effet, 9 hommes sur 10 sont victimes de ce problème à la suite d’une intervention chirurgicale.

Lorsqu’on parle d’incontinence urinaire, il peut s’agir de quelques gouttes d’urine ou de la totalité du contenu de la vessie. En France, environ 3 millions de personnes sont sujettes à ce mal.

Pourquoi se déclenche-t-elle pendant la grossesse ou après la grossesse ?

On note durant la grossesse une augmentation progressive du volume sanguin de la femme. C’est à cause de cela que les reins produisent plus d’urine et que par ricochet, les femmes enceintes urinent plus fréquemment. Par ailleurs, au fur et à mesure que l’utérus grandit, il exerce une pression sur la vessie de la femme enceinte. En plus de cela, les muscles qui contrôlent l’écoulement de l’urine sont affaiblis par les hormones qui préparent les articulations ainsi que les ligaments pour l’accouchement. Ces hormones augmentent également la pression exercée sur le périnée et sur la vessie. Tout ceci explique les petites fuites qu’on constate lorsqu’en fin de grossesse, les femmes éternuent, toussent ou même rient.

On constate qu’après l’accouchement, 15 à 40 % des femmes sont toujours sujettes à l’incontinence urinaire. Certains facteurs de risques peuvent expliquer ce phénomène. D’une part, on a la prise excessive de poids durant la période de la grossesse. D’autre part, l’accouchement par voie basse peut expliquer l’incontinence urinaire après l’accouchement. En effet, le plancher pelvien ainsi que les ligaments sont plus susceptibles de se détendre provoquant ainsi cette situation. Il faut en outre noter que les femmes qui ont eu plusieurs grossesses sont plus atteintes par ce mal.

De plus, il peut arriver que des pratiques ou des traumatismes obstétricaux soient la cause de l’incontinence urinaire constatée après l’accouchement. Lorsqu’une épisiotomie a été réalisée trop tard ou qu’il a eu une déchirure du périnée, l’incontinence urinaire peut perdurer après l’accouchement.

Quel type d’incontinence est-ce en ce cas ?

Durant la grossesse et après l’accouchement, la femme peut être sujette à l’incontinence d’effort. Il s’agit d’une forme d’incontinence urinaire qui survient parce que la femme aurait toussé ou éternué. Elle peut également survenir pendant qu’elle rit, qu’elle fait un saut ou même parce qu’elle transporte des objets.

Notons également que la grossesse et l’accouchement peuvent être à l’origine chez la femme, d’une incontinence aiguë. Ce trouble se manifeste par un besoin soudain d’uriner entraînant souvent une perte assez conséquente d’urine.

Comment la prévenir ?

Pour prévenir l’incontinence urinaire durant la grossesse, le plus urgent, c’est de contrôler la prise de poids de la femme enceinte. L’un des facteurs à risques de ce trouble est comme nous l’avons noté plus tôt, une prise excessive de poids.

Lutter contre la constipation est également recommandé. Cela pourrait notamment se faire par la pratique de la rééducation préventive du périnée. Pour rappel, la constipation est un phénomène qui peut malheureusement provoquer une incontinence de l’urine chez la femme enceinte. Celle-ci devra par ailleurs, éviter de porter des charges trop lourdes afin de préserver le périnée.

Pour prévenir ce mal, il faudra également que la femme enceinte mette du sien lors des séances de préparation prénatale. C’est au cours de ces séances que sont enseignés les exercices qui l’aideront à renforcer la musculature périnéale en prélude à l’effort qu’elle devra fournir lors de l’accouchement.

Comment la traiter ?

Une femme sur trois constate une régression spontanée de l’incontinence urinaire deux mois environ après l’accouchement. Certains recours sont toutefois possibles dans le cas où cette régression n’est pas effective. Il s’agit notamment des techniques de rééducation périnéale. C’est une technique qui a largement fait ses preuves. En effet, 80 à 90 % des femmes qui souffrent d’une incontinence d’effort témoignent avoir été soulagées après cette rééducation.

Pour la rééducation du périnée, la femme peut s’adresser à un kinésithérapeute ou à sa sage-femme. Elle peut également le faire elle-même à domicile grâce à des sondes ou des jambières de stimulation électriques. Ainsi, on peut très bien en finir avec cette situation gênante et source d’inconfort.