C’est dans nos pays très industrialisés et médicalisés que l’on peut trouver le terme de colique du nourrisson pour décrire ce phénomène, qui est pourtant tout à fait naturel lors du développement physiologique d’un nouveau-né, même si tous les nourrissons n’en sont évidemment pas atteints. Dans certains pays où l’on vit encore de façon très communautaire, et où le savoir sur l’allaitement se transmet encore beaucoup de maman à maman, ils ne nomment même pas ce phénomène. Il est tellement courant qu’il n’y a nul besoin d’y accoler un terme médical.

Néanmoins, quels sont les signes annonciateurs ? Comment devons-nous réagir ? Et quels sont les bons gestes à adopter ?

Doit-on avoir peur des coliques chez le nouveau-né ?

La colique chez le nouveau-né est un phénomène absolument normal et naturel, il ne faut pas oublier que nous mettons au monde des bébés immatures d’un point de vue physique et physiologique.

Par conséquent, en dehors du ventre de la maman, il y a encore beaucoup de changements qui vont s’opérer à l’intérieur de l’organisme d’un nouveau-né. Parmi ceux-ci, on compte le système digestif et intestinal, d’où la provenance des coliques chez le nourrisson.

Concernant les pleurs et les cris que la colique engendre chez le bébé, il ne signifie pas forcément qu’il y a une douleur derrière. Les pleurs sont le premier et le seul mode de communication d’un nouveau-né. Il n’a, en somme, que les pleurs pour signifier ce qui se passe dans son corps.

Ainsi, rassurez-vous, c’est une réaction tout à fait normale. C’est la plupart du temps l’expression d’un inconfort, d’un mal-être ou encore d’une incompréhension de ce qu’il se passe à l’intérieur de lui.

Quels sont les signes annonciateurs de la colique du nourrisson ?

Il existe trois points clés qui vont permettre de nous mettre sur la piste des coliques du nourrisson, c’est la règle des 3 :

  • 3 heures de cris par jour
  • plus de 3 jours par semaine
  • et dans les 3 premiers mois de sa vie.

Si déjà il y a ces 3 signes annonciateurs, le bébé est sûrement sujet à ces coliques.

Il y a également d’autres comportements. Par exemple, le bébé va avoir surtout des pleurs le soir et pousser des cris très aigus. Il va également se tortiller ou replier les jambes sur son ventre. Ce sont de petites choses à observer en plus qui peuvent nous aiguiller sur le fait que bébé à des coliques. Et en parallèle de tout ça. Néanmoins, nous avons un bébé en pleine santé, qui prend du poids normalement.

Du point de vue des parents qui font face à ça, cela peut paraître impressionnant, on se sent désœuvré face à ces pleurs et ces cris surtout pour les jeunes mamans pour qui c’est le premier bébé. On peut vite se sentir débordé par la situation et, psychologiquement, cela peut déclencher des pensées négatives, on ne sait plus quoi faire.

Dans ce cas, on se calme, on respire un grand coup, on se renseigne, on prend conseil, on se documente et on apprend très vite que c’est un phénomène tout à fait naturel.

Quels sont les gestes à mettre en place pour soulager le nourrisson ?

Cibler la/les causes

Il y a quelques facteurs qui peuvent expliquer les coliques du nourrisson. Tout d’abord, si la maman suit un protocole médical riche en fer pour combler des carences, comme le Tardyferon.

Ensuite, une deuxième piste peut se trouver du côté de l’alimentation de la maman allaitante, peut-être trop riche en gras, en caféine, en théine ou en laitage.

Cela peut également survenir, le cas échéant, si le bébé est complémenté de façon artificielle, ce qui peut engendrer chez le nourrisson, une légère fragilité digestive et il peut avoir des difficultés à assimiler les protéines de lait de vache (PLV) ou le lactose.

Alors, comment le soulager ?

Du côté de l’alimentation de la maman allaitante, nous pouvons éviter les produits issus du lait de vache comme le yaourt, le lait, le fromage. En cas de colique du nourrisson, ils sont à éviter, car les PLV (Protéines de lait de vache) qu’ils contiennent vont se retrouver dans le lait de la maman. Il est difficile d’éliminer les PLV présentes dans notre corps, mais on constate déjà, au bout de 8 à 10 jours, une nette amélioration.

Alors, regardez bien les étiquettes des produits que vous consommez. Vous devez, évidemment, éviter de consommer des produits néfastes pour l’organisme, à savoir les sucreries, l’alcool et même les sodas dont le gaz peut être un élément déclencheur des coliques chez le bébé.

Une autre astuce va être de ne donner qu’un seul sein durant l’allaitement, voire même le même sein deux fois d’affilée. L’idée, c’est que le bébé atteigne le gras du lait qui lui est très préventif dans le cas des coliques.

Du point de vue thérapeutique, si vous suivez un traitement à base de Tardyferon, l’idée serait alors d’arrêter le traitement quelques jours si possible pour constater s’il y a une amélioration. Ainsi, si on observe une évolution positive, on va consulter son médecin pour lui demander un autre type de traitement pour les compléments en fer.

Quand bébé est complémenté avec du lait artificiel, il y a également quelques gestes pour l’aider. Il va d’abord être primordial de respecter la dose de poudre et la quantité d’eau. Si le complément est pris au biberon, il faut le faire dans l’ambiance la plus sereine possible et très lentement. Il existe également des alternatives au biberon telles que la cuillère, la pipette, la soft cup ou encore un DAL (dispositif d’aide à l’allaitement). Au besoin, le changement de lait de complément peut également donner de bons résultats. Il existe, par exemple, des laits au bifidus actif bio.

Créer un environnement serein bénéfique à la maman et au bébé

Que le bébé soit au sein ou complémenté, il y a quelques astuces que l’on peut mettre en place pour les soulager et les aider à faire passer leurs pleurs et leurs cris. Tout d’abord, gardez un environnement serein. Vous pouvez tamiser la lumière, mais aussi bercer le bébé doucement et essayer de le consoler sans perdre patience. Cela peut être parfois laborieux, mais à la fin, tout le monde s’en portera beaucoup mieux.

De plus, évitez la suralimentation, que ce soit au biberon ou au sein. Le problème est assez complexe, car il y a une sorte de cercle vicieux qui s’installe avec l’allaitement et les coliques, c’est-à-dire que le fait de téter va calmer le nourrisson, mais dans le même temps, cela va faire travailler son estomac et donc créer des coliques. Il y a quelques alternatives pour lui permettre de reposer son estomac, ne serait-ce que pour quelques petites minutes, tout en restant calme et puis revenir au sein après tout doucement.

Ainsi, on va essayer de limiter l’absorption d’air pendant la tétée ou la prise du biberon. En effet, si le bébé avale de l’air, cela va le brasser et provoquer des coliques. Il ne faut pas oublier, bien entendu, de faire roter le bébé.

On peut aussi pratiquer des massages abdominaux. Pour cela, on masse dans le sens des aiguilles d’une montre avec des petites caresses et une très légère pression pour faciliter l’évacuation des gaz. Il y a également le massage pédalo, on va prendre les jambes du bébé au niveau du genou et on va le remonter sur son ventre tout doucement et on alterne les deux jambes comme un mouvement de pédalier. Le fait de masser le nourrisson va l’aider à faire ses besoins naturels et une fois qu’il aura fait ça, il sera bien plus à son aise.

Le portage du bébé en écharpe, avec un porte-bébé, est une astuce idéale pour les nourrissons sujets aux coliques. C’est une solution très apaisante entre deux allaitements, pour la maman comme pour le bébé, il va entendre votre voix, se sentir en sécurité, mais il sent également votre respiration, votre cœur qui bat et les vibrations.

Les traitements à base de plantes ou phytothérapie peuvent également être de bons alliés, certaines tisanes, comme la tisane de fenouil, sont bonnes pour la lactation et, en plus, elles vont être bénéfiques pour le système digestif du bébé. Certaines tisanes peuvent être données au nourrisson sans danger pour faciliter son système digestif. Pour plus d’informations, consultez les personnes qui vous suivent, le pédiatre, la sage-femme, qui seront à même de vous guider dans ce domaine.