Depuis le jour où vous annoncez votre grossesse à votre entourage, tout le monde y va de son petit commentaire ou de son conseil plus ou moins bienveillant : « Dors tant que tu peux, après ça sera plus compliqué » ou « Ah, tu vas être maman, alors ça y est, fini la liberté ! » et bien d’autres.

Puis on vous parle des sujets bateaux comme des douleurs de l’accouchement ou du manque de sommeil. Mais une fois que ce petit bout vient au monde et qu’on est plongé dans le grand bain de la maternité du jour au lendemain, on se rend compte qu’il y a tant de choses qu’on aurait voulu savoir et que personne ne mentionne jamais.

Tant de choses qui auraient pu nous préparer à ce tsunami appelé Bébé que l’on vient de rencontrer. C’est de ces petites choses si importantes pour la toute nouvelle maman dont je vais vous parler dans cet article.

J’aurais voulu qu’on me dise que j’allais stresser pour rien et que j’aurais peur de tout

Cela ne doit certainement pas arriver à toutes les jeunes mamans, mais dans mon cas, le stress et l’anxiété prenaient souvent le dessus. Je regardais cette toute petite chose et je me disais qu’elle était tellement vulnérable et innocente que tout pouvait lui arriver.

J’avais peur qu’elle arrête de respirer pendant la nuit (merci les innombrables articles sur la mort subite du nourrisson que j’ai lus pendant la grossesse), j’avais peur de l’avoir mal habillé et qu’elle ait trop chaud ou trop froid, j’avais peur qu’elle ne mange pas assez, j’avais peur qu’elle ait mal quelque part ou qu’elle tombe malade…

Quand on est confronté à l’inconnu, tout devient source de stress et paraît insurmontable.

Pour la petite anecdote, même une situation qui me semble aujourd’hui tout à fait banale me faisait perdre tous mes moyens : le deuxième jour de sa naissance, nous étions à l’hôpital et bébé a eu le hoquet.

Je ne savais pas si je devais la prendre dans mes bras, si je devais la mettre dans une certaine position, si elle pouvait s’étouffer si je la laissais couché, etc.

Et j’ai appelé une infirmière pour savoir quoi faire. Elle a été compréhensive et m’a évidemment répondu qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer et que le hoquet partirait comme il était venu, qu’il n’y avait rien à faire.

Évidemment…

J’aurais voulu qu’on me dise que la première semaine, les journées n’ont ni début ni fin

Oui, je savais que le retour à la maison serait une étape difficile. On rentre chez soi et le marathon commence : les nuits et les journées défilent dans un éternel recommencement.

Bébé pleure, bébé mange, bébé fait ses besoins. Alors, nous, on lui donne à manger, on le berce, on essaye de le calmer et on lui change ses couches. Et ce n’est peut-être pas comme ça chez tout le monde, mais dans mon cas, j’ai eu l’impression que le premier jour avait duré une semaine.

J’aurais voulu qu’on me dise qu’un bébé pleurs beaucoup, vraiment beaucoup

Nous savons tous que c’est sa seule et unique manière de s’exprimer. Bébé pleure parce qu’il a faim, parce qu’il a froid ou chaud, parce que sa couche est sale ou tout simplement parce qu’il veut être dans nos bras.

Pourtant, pendant la grossesse, lorsque l’on passe des heures à imaginer son bébé et notre future vie avec lui, on ne peut pas s’empêcher d’envisager qu’il sera tout calme, tout mignon et tout tranquille.

Mais dès les premiers jours, on comprend que si bébé n’est pas en train de manger ou de dormir, la plupart du temps, il pleure.

Et si au début entendre son petit bout hurler peut nous crisper ou nous faire paniquer, on parvient tout de même rapidement à interpréter ses pleurs et à savoir ce dont il a besoin pour que le calme revienne.

J’aurais voulu qu’on me dise de remplir mon congélateur de plats préparés

Lorsque bébé arrive dans notre vie, il prend beaucoup de place et beaucoup de temps. Et il n’y a pas assez d’heures dans une seule journée pour faire tout ce que l’on veut. Si on a la chance de pouvoir prendre une longue et bonne douche, on n’a pas forcément le temps d’étendre le linge et si on range un peu la maison, on n’a pas le temps de cuisiner.

Tout faire en une seule journée, c’est compliqué, voire impossible avec un tout petit qui a constamment faim, besoin qu’on le change ou qui a envie de se sentir rassuré dans vos bras.

Alors, si j’avais prévu le coup à l’avance et que j’avais mis dans mon congélateur de bons petits plats prêts à être réchauffés et à déguster, cela aurait été beaucoup plus facile. On n’aurait certainement pas mangé autant des pizzas et de sandwichs les premières semaines…

J’aurais voulu qu’on me dise que j’allais parfois me sentir frustrée

Mettre au monde un bébé, c’est certainement une des plus belles choses qui puisse nous arriver en tant qu’être humain. Mais accueillir un petit bout dans sa vie, ça veut aussi dire changer complètement la sienne. On oublie les sorties pendant un temps, on arrête de travailler et on a donc plus les mêmes relations sociales.

Et puis le rapport qu’on a avec son partenaire aussi change. Il y a plus de disputes ou de petits accrochages parce qu’on est les deux fatigués, qu’on est plus facilement irritables et qu’on a moins de patience.

Alors, parfois, ce sentiment de frustration nous attrape à la gorge et nous donne envie de hurler, de tout envoyer balader et de claquer la porte en partant. J’adore mon bébé, je l’aime plus que tout et je ne regrette absolument pas sa venue au monde, bien au contraire. Mais les « Avoir un bébé, c’est que du bonheur », je n’y crois pas vraiment.

J’aurais voulu qu’on me dise que toutes les informations et les conseils Google ne valent pas toujours

Je ne suis pas du style à chercher des réponses à tout et n’importe quoi sur Google. Mais pendant ma grossesse, je cherchais des réponses à mes douleurs, puis ensuite quand mon bébé est arrivé, je voulais comprendre ses réactions et ôter mes doutes en ce qui le concernait.

J’ai alors passé des heures pendues à mon téléphone sur des sites, des blogs et des forums. Quelle est la bonne heure pour donner le bain à son bébé ? Comment habiller son bébé quand il fait 40 degrés dehors ? Combien de lait maternel boit un bébé ? Et j’en passe.

Mais savoir s’occuper de son enfant ne s’apprend pas sur internet.

Et si on trouve des réponses à nos questions, elles ne sont pas forcément adaptées à notre petit ou à notre situation. Connaître son bébé et savoir ce qui est le mieux pour lui s’apprend en passant du temps avec lui, en l’observant et en analysant ses réactions.

J’aurais voulu qu’on me dise que ma relation avec mon corps allait changer

Il y a des femmes qui vont vivre leur grossesse et la prise de poids que cela implique de manière très sereine. J’avoue que de mon côté, voir mon corps se métamorphoser de la sorte, ma poitrine prendre autant de volume, mes jambes gonfler à cause de la rétention d’eau et mon ventre si gros que j’avais l’impression qu’il allait exploser à tout moment n’a pas été facile.

Mais même dans les pires moments, lorsque l’on ne peut plus se regarder dans le miroir, il y a une petite voix intérieure qui nous dit que dans ce corps que l’on ne reconnaît plus et qui nous fait souffrir habite un petit humain en construction.

Elle nous dit que notre corps n’a pas changé et grossit à cause de notre laisser-aller dans l’assiette, mais qu’il a changé pour s’adapter à son nouvel habitant. Elle nous dit que si nous sommes épuisées, c’est parce que toute notre énergie est captée par notre bébé et qu’elle lui est essentielle.

Moi qui faisais un petit 36 et qui ne prenais pas un gramme peu importe ce que je pouvais manger, j’ai toujours été persuadée que je perdais ces kilos superflus très rapidement après l’accouchement.

Mais si les premiers jours, on perd beaucoup de poids, ce ventre maintenant si vide met du temps à dégonfler et les derniers kilos restent bien accrochés. Le corps d’une femme qui a donné la vie ne sera plus le même qu’avant et si parfois il est dur à accepter, il ne faut jamais oublier que ces changements sont la plus belle preuve d’amour à son enfant.

Enfin, je suis contente que l’on ne m’ait pas dit à quel point j’allais être capable d’aimer

J’ai pu le découvrir au moment même où j’ai posé mes yeux pour la première fois sur ce tout petit corps. J’ai pris une énorme gifle de bonheur quand j’ai entendu mon enfant crier pour la première fois. J’ai passé et passe encore de longues heures à le regarder, à me dire que c’est la plus belle chose qui existe au monde.

J’espère ne pas avoir fait peur à celles qui attendent un enfant et vous souhaite un merveilleux voyage dans l’incroyable monde de la maternité.