Les statistiques montrent que les plaies, les coups ou les fractures sont les motifs les plus fréquents de visite aux urgences.

Cependant l’incidence des traumatismes « non visibles » est faible et le diagnostic peut être détourné si on ne dispose pas des outils nécessaires. C’est le cas du « syndrome du bébé secoué » (SBS) qui est sous-estimé dans la plupart des cas de consultation en raison de sa méconnaissance par certains professionnels de santé et la difficulté de son dépistage.

Nous verrons dans cet article les causes qui sont à l’origine du syndrome du bébé secoué, ses conséquences, mais également comment le reconnaître.

C’est quoi le Syndrome du Bébé Secoué ou « SBS » ?

Le syndrome du bébé secoué est une affection neurologique touchant les nourrissons ou les jeunes enfants. Il a pour origine un acte de brutalité que subit le nourrisson et dont le responsable, le plus souvent, est le parent ou la personne qui en a la garde.

Il s’agit de prendre le nourrisson par le tronc et de l’entraîner dans des mouvements en saccade. La tête va ballotter dans les deux sens entraînant un saignement ou un endommagement cellulaire au niveau du cerveau.

Ceci peut ensuite éventuellement laisser des séquelles neurologiques et visuelles graves et même dans certains cas entraîner la mort du nourrisson.

Quelles sont les causes et les conséquences du SBS ?

Le principal élément déclencheur de ce syndrome est l’incapacité du parent ou de la personne en charge du bébé de se contrôler sous les cris et les pleurs de ce dernier.

La personne éprouve une certaine impuissance et passe par un état émotif qui conduit à une colère ensuite à une violence traduite sous forme de gestes brutaux et de secousses causant des dégâts tels que le syndrome du bébé secoué.

Les conséquences du SBS

Les conséquences sont graves, on parle d’un enfant mort sur 5 et si l’enfant est secouru, les séquelles d’ordre physique et psychologique sont également très graves.

Les dommages causés sur le cerveau se manifestent sous la forme d’une hémorragie intracrânienne, d’une hémorragie rétinienne (saignement de l’œil) et un œdème cérébral.

Ces lésions sont parfois accompagnées d’autres signes comme des fractures au niveau du crâne et des os longs ainsi que des ecchymoses sur la tête et même sur le corps.

Les séquelles qui peuvent survenir sont souvent permanentes. On peut citer la cécité, la paralysie, l’épilepsie et des troubles psychomoteurs jouant sur son pronostic vital et la qualité de vie du nourrisson.

Pourquoi cette fragilité chez le bébé ?

L’explication scientifique du syndrome du bébé secoué revient au fait que le cerveau du bébé soit en cours de développement et de maturation et est extrêmement fragile.

Le cerveau d’un nourrisson dans les premiers mois de sa vie est en mouvement à l’intérieur de son crâne. C’est-à-dire qu’il n’est pas enveloppé par la boîte crânienne comme pour le cerveau d’un adulte mais est plutôt en flottaison à l’intérieur.

Si le bébé est secoué, sa tête va se balancer et son cerveau va venir frapper contre la boite crânienne créant donc un traumatisme et un éclatement des vaisseaux sanguins qui conduira à une hémorragie cérébrale.

De plus, les bébés sont fragiles et sont sensibles aux secousses parce que le poids de leur tête est nettement supérieur à celui de leur corps en comparaison avec l’adulte.

Les muscles de leur cou ne résistent pas à une extension extrême et aux secousses brutales.

C’est pourquoi il faut en général être très vigilant quand on manipule un bébé et d’autant plus quand on sent qu’on n’est pas tout à fait maître de ses émotions.

Les conséquences sont comme nous l’avons vu d’une gravité extrême pour le bébé, mais il ne faut pas oublier que le parent subira également cette tragédie de plein fouet avec des conséquences judiciaires et psychologiques liées au sentiment de culpabilité.

Comment reconnaître le syndrome du bébé secoué ?

Ce sont des symptômes qui apparaissent immédiatement après le geste violent et qui peuvent aller d’un malaise sévère à des signes plus chroniques.

Voici des exemples de signes apparaissant après les secousses :

  • Trouble de la vigilance ;
  • Rigidité du corps et trouble du tonus musculaire ;
  • Malaises pouvant mener au coma ;
  • Difficultés respiratoires qui peuvent même aller jusqu’à l’arrêt respiratoire ;
  • Convulsions et parfois dyskinésie (mouvement anormaux incontrôlables).

Il y a des signes plus chroniques qui vont survenir de façon durables :

  • Diminution de l’interaction avec le monde extérieur ;
  • Diminution de l’appétit ;
  • Des vomissements sans fièvre et sans diarrhée pouvant être confondu avec une gastro-entérite
  • Trouble oculaire : strabisme, mouvements involontaires, pupilles inégales, regard distrait.

Comment essayer de garder son calme si bébé ne cesse de pleurer ?

Tout d’abord, il faut s’assurer que votre enfant ne présente pas de fièvre, qu’il n’a pas besoin de boire ou de manger et que sa couche est changée.

Si votre bébé continue à pleurer encore, voici une sélection de conseils pour vous aider à le calmer :

  • Créez une atmosphère sereine et calme, éteignez les lumières, mettez-le dans une chambre loin des bruits, car trop de stimulations ne peuvent qu’empirer ses pleurs ;
  • Fredonnez doucement près de lui. Vous pouvez également le bercer pour le faire dormir ;
  • Procédez à des massages de corps doux avec des huiles naturelles adaptées aux bébés comme l’huile d’olive : les massages ont un effet positif sur le sommeil, le bébé apprend à se détendre et reposer son corps et sécréter davantage la mélatonine qui est l’hormone du sommeil.
  • Passez lui des musiques douces, comme des chansons que vous lui faisiez écouter quand il était dans votre ventre ou des bruits blancs (le bruit d’aspirateur fonctionne à merveille, allez sur youtube pour trouver des vidéos aspirateur bébé).

Si à moment donné, vous vous sentez incapable de contrôler votre frustration et que vous sentez que la colère est sur le point d’exploser, prenez un moment pour vous.

Après avoir couché votre enfant sur le dos en toute sécurité et avoir éloigné tout danger, n’hésitez pas à quitter la pièce en fermant la porte de la chambre de bébé.

Après avoir retrouvé un certain degré de sérénité, vous pouvez revenir vers votre enfant.

C’est aujourd’hui vers la prévention que les professionnels de santé se tournent pour éviter que des dégâts ne se produisent, mais également pour sensibiliser les parents quant à ce syndrome qui reste assez méconnu alors qu’il a parfois des conséquences irréversibles pour des familles entières.